La COLONNE TRAJAN.
La colonne fut érigée sous le règne de l'empereur
Trajan, de 107 à 113, peut-être par l'ingénieur Apollodore de Damas, dont le rôle dans la construction de l'ensemble du forum de Trajan n'est pas bien établi : il est possible que celui-ci
ait seulement supervisé les travaux.
La colonne était à l’origine couronnée d'une statue de l'empereur Trajan, revêtu d’une armure, tenant une lance et un globe. Le pape
Sixte Quint la fit remplacer en 1588, par une statue de bronze de saint Pierre, œuvre de Tommaso della Porta et de Leonardo Sormani. Les cendres de l’empereur étaient contenues dans une urne en
or, sur une banquette de marbre, dans une petite chambre du soubassement de la colonne. Elles y restèrent jusqu’au Moyen Âge.
Le récit, qui se déroule en continu, ne montre pas seulement des scènes de batailles, mais aussi des transferts et des départs
de troupes, des travaux de fortifications, des conciliabules, des sacrifices, des ambassades et des soumissions. Les différents épisodes sont mis en scène avec des décors de rochers, arbres,
bâtiments qui semblent bien se référer à des événements particuliers et vécus, et non à des modèles convenus, idéalisés. La grande spirale.
Les scènes de travaux accomplis par les soldats sont particulièrement riches en détails tels que ponts, forts, camps ou vues de fleuves et de fortifications à vol d'oiseau,
appartenant probablement à la tradition de la peinture romaine des vues triomphales, dont on portait les panneaux en procession lors des triomphes des généraux victorieux, dont on voulait montrer
au peuple les exploits et faits de guerre les plus marquants.
Trajan lui-même est représenté 59 fois : sa présence est soulignée par la convergence de la scène et des regards tournés vers lui. Il est à la tête des colonnes, représenté de
profil, le manteau au vent ; il surveille les travaux de fortifications, sacrifie aux dieux, parle à ses soldats, les réconforte, reçoit la soumission des barbares et assiste aux exécutions.
Un rythme pressant, tout en action, lie entre elles les différentes scènes dont le vrai protagoniste est la valeur, la virtus de l'armée romaine. Les épisodes dynamiques,
dramatiques, pathétiques, joyeux, solennels, les cérémonies se succèdent dans une gamme de tonalités très variées et atteignent des accents d'une intensité toute spéciale dans la scène de la
torture infligée par les femmes daces aux prisonniers romains aux corps nus et vigoureux, dans la présentation à Trajan des têtes tranchées des Daces, dans la fuite des Sarmates aux lourdes
armures, dans la réception des ambassadeurs barbares selon de longues et fastueuses coutumes exotiques, jusqu'au souffle grandiose de la scène de soumission des Daces à la fin de la première
campagne, reposant sur le contraste entre les lignes verticales et le calme solennel du groupe de Trajan assis, entouré par les officiers, avec les enseignes, et les lignes obliques de la masse
confuse des Daces agenouillés, les boucliers à terre et les bras tendus, invoquant la clémence impériale. Le suicide du roi dace, Décébale, y est également représenté.
La colonne resta toujours debout même après la ruine des autres bâtiments du forum de Trajan et le plus grand respect lui fut toujours accordé : un document mediéval du Sénat de
1162 en établissait la propriété publique et en interdisait tout endommagement.
Une petite église, Saint Niccolò de Columna, qui devait s'élever au pied du monument, est attestée à partir de 1032, avec un oratoire au sommet de la colonne, mais elle remonte
peut-être au VIIIe ou IXe siècle. L'église fut démolie probablement à l'occasion de la venue à Rome de Charles
Quint en 1546. Toujours au cours du XVIe siècle, on fit de la place autour de la colonne avec l'élimination de quelques bâtiments privés, pendant que
le piédestal était dégagé des gravats sous lesquels il était enseveli. Sous le pape Sixte Quint fut érigée la statue en bronze de saint Pierre et un mur de clôture fut aménagé autour de la place.
La zone de vision autour du piédestal fut encore arrangée et nettoyée à plusieurs reprises, jusqu'aux fouilles du début du XIXe siècle. (source wikipédia)