Retrouvez une critique de ma bande dessinée TROMA, ce mois-ci dans le mensuel le RAVI, en vente chez tous les bons marchand de jounaux...
De la Lune, lueurs malines et esprits saints descendent lacement jusqu'a la Terre se fossilisant aux arbres centenaires, aux êtres vivants, aux pierres, ou errent dans les airs à l'affût d'une âme accueillante ouverte à percevoir les autres mondes, les réalités parallèles, les forces et les faiblesses d'entités extra ordinaire.
Schéma répétitif des hommes qui vénèrent et côtoient les Dieux et les Déesses, qui
pèlerines et processionnent en désordre de l'aube à l'aurore, exorcisant le mal invoquant le bien, tambourinant des rythmes extatique, inondant le ciel de chants chamaniques, dansant ardemment le
visage face aux étoiles en mouvements arythmiques disloqués et absurdes, se roulant au sol tout en avançant, hurlant des formules étranges venues tout droit de nos origines, des souffles et des
râles intenses, nus comme des bêtes, en pleine transe existentielle, intérieure, profonde, personnelle, collective, impersonnelle et absolue.
Ils errent eux aussi dans les bois formant une stupéfiante caravane de bruit et de fureur, ouverts aux esprits qui passent, s'encanaillant des plantes chamaniques et breuvages millénaires hérités des sages et des sorcières, transcendant leur vision des mondes, du conscient et de l'inconscient, de leur multiplicité corporelle et spirituelle, de leur interaction fondamentale, de leur connexion avec tous, présents ou fantomatiques, et avec tout, de leur plus petite cellule aux fins fonds de l'univers.
Tous viennent jusque là dans le but de toucher des leurs sens
cette magie ancestrale incarnés par l'un d'eux, celui le plus apte à transcender l'esprit fédérateur, puissant et malveillant, doux et réconciliateur, qui mènera ces profanes jusqu'à la transe
ultime.
Perte de la conscience, le groupe n'est qu'Un. Hurlements sur
rythmes effrénés. Orgie sexuelle et masturbatoire. Défécations et puanteur divine. Masques et baptêmes de boue, de pisse et de sang. Sacrifices par le feu, incantations, diatribes et chants
païens.
Le désordre du groupe devient l'unicité du chaos, à sa tête le
chamane divin et humain, le visage déformé et sculpté par les entités qui l'habite, prononce quelques phrases imperceptibles, fait de grands gestes rituels et se tord de douleur.
Le calme revient, inquiétant, plus un rythme
n'est prononcé, plus un souffle n'est entendu. Ils sont tous là, incroyables gueules figées vers le Divin Homme masqué qui continu sa danse morbide en silence; Si vite que ses membres se
multiplient; Si vite que sa chair ne semble former qu'une masse gonflée et douloureuse; Si vite qu'on oublie qu'il est Homme tant sa divinité resplendie. De tous ces regards braqués sur lui, le
Dieu transcendantale né du chaman reconnait les siens et dans des éclairs de feu il se projette en chacun d'eux, les colonise, et guidera leur vie, pour le meilleur, et pour le
pire.
Illustration réalisée pour le fanART de la BD "L'appel du didjiridoo" de FRAN6CO visible en partie là: http://didgeridoo.webcomics.fr/page/couverture .
scénario: Alain Letroye
dessin: éric Ferrier
scénario: LETROYE
dessin: FERRIER
Essai concluant pour ce projet BD "La guerre des rats", méné et initié par Alain Letroye: http://alainletroye.blogspot.com/
La bataille de Stalingrad, les russes, les nazis, les ruines, les cendres, le feu, les coups, la peur et l'espoir; On va bien s'marrer...